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san agustin colombie

midou1964
   Posté le 11-04-2007 à 00:12:26   

Ah...la Colombie, ce pays est certainement le plus controversé, le plus méconnu et le plus énigmatique de l'Amérique du sud. Pour notre esprit occidental, la seul évocation de son nom nous envahit de cliches d'une violence terrifiante: cartel de la drogue, terrorisme, attentats, guérilleros, etc... Pourtant, après y avoir passé un peu plus de deux semaines, nous sommes unanimes pour affirmer que la plus inépuisable des richesses de la Colombie reste celle des rencontres avec son peuple, chaleureux, généreux et qui a été notre meilleur guide !

Comme décrit dans le texte précèdent, nous atterrissons aux alentours de Medellin à environ 2000m. Comparé aux chaleurs humides de Panama, il fait plutôt froid. Heureusement pour nous, une charmante dame de l'aéroport nous prend en charge dès notre arrivée, vu l'heure déjà avancée. Elle nous trouve un local où entreposer notre matériel ainsi qu'un hôtel où passer la nuit. Le lendemain, direction Medellin. Grande ville sans charme particulier si ce n'est son métro aérien, moderne, qui donne à la ville un petit parfum "extraterrestro-futuriste" et qui contraste beaucoup avec les constructions et la vie alentour. La ville s'étend dans la vallée de l'éternel printemps et des fleurs orchidées, et semble grimper à l'assaut des crêtes. Nous ne restons pas longtemps dans la ville et repartons courageusement pour nous diriger sur Cali. Une bonne montée pour s'extraire de la cuvette où se trouve la ville et on redescend dans la vallée du Rio Cauca. Les montagnes, imposantes et vertes jusqu'à leur cime, donnent une impression de repos et de sérénité. Les plantations de café, cultivées à 90 degrés (ou presque) nous rappellent les vignes du pays. Les villages des Andes colombiennes valent la peine de s'user les mollets. Ils sont nichés sur les crêtes avec des rues pavées fortement pentues et des églises à doubles clochers qui pointent vers le ciel. A Santa Barbara, nous assistons à une sorte de "kermesse" locale ou différents groupes de la région, tous costumes, viennent faire la fête en dansant et montrer leurs talents de comédien.

A la Pintada, vos trois cyclistes préférés décident de s'octroyer une pause dans une piscine en plein air. Question détente, c'est pas le top vu que le piscine est envahie par une vingtaine de jeunes Medellinoises qui sont en course d'école ! On ne fera aucun commentaire mais c'était un peu comme le miel et les abeilles...A noter que notre troubadour, Pierrot, à tenté une première en entonnant la chanson du voyage guitare à la main et pieds dans l'eau !

Après un service des vélos, nous reprenons la route qui refait un détour par les montagnes avec à nouveau une succession de petits villages perchés sur des collines. Dans l'un deux, nous faisons la connaissance du "chef" cycliste de la région qui nous fait découvrir le dopage des cyclistes: "la panela", sorte de pain de sucre de canne dure comme du caillou et qu'on dissout dans l'eau. C'est plein de vitamines et ça a bon goût ! En plus de cette découverte, il nous trouve un refuge chez les pompiers qui sont décidément forts hospitaliers. La suite du trajet se passe à plat et nous arrivons rapidement à Cali grâce à des vitesses moyennes à défriser les vaches ! Tout comme Medellin, la ville n'a pas d'attraits particuliers si ce n'est les habitantes qui y résident... Une impression d'assister à un incessant défilé de mode dans les rues et qui ferait attraper un solide "torticolis" au plus fidèle des maris !!!

Ayant eu la joie de faire connaissance avec un jeune colombien, Hector. Etudiant, camionneur et fort sympathique il nous ballade dans la ville mais nous interdit de continuer à vélo jusqu'à la ville de Pasto qui se trouve 380 km plus loin. En effet, les cols passent à plus de 8400m, il y a des tremblements de terre et pas de Mc Donald sur tout le trajet ! Plus sérieusement, et après vérification dans les journaux, il s'avère effectivement que la région est déconseillée aux touristes car la guérilla y est particulièrement active ces derniers temps dans le domaine des enlèvements. C'est donc sagement que nous décidons de prendre le bus jusqu'à la ville de Pasto qui se trouve à une centaine de kilomètres de la frontière équatorienne. Pour le transport, ça commence plutôt mal vu que le chauffeur, qui n'a pas l'air d'avoir passé une bonne nuit, nous répond qu'il n'a plus de place dans ses soutes et que nous n'avons qu'a prendre le suivant ! Nous ne savons toujours pas si c'est par pitié qu'il est revenu sur sa décision, mais quoi qu'il en soit, après que nous ayons accepté de payer un peu plus pour notre chargement, le chauffeur et son copilote remuent ciel et terre pour faire de la place dans les soutes. On plie, on dévisse, on transpire et pour finir tout passe! Le chauffeur (parasite de l'entreprise...) nous demande d'aller l'attendre un peu plus loin. Il passera nous prendre dans dix minutes. Nous acceptons en comprenant clairement que nous voyagerons "clandestinement" et que les 100000 pesos (environ 100 CHF) que nous lui donnons iront directement dans sa poche ! Enfin après 8 heures de trajet, de montées, de virages, de tunnels sans oublier 2 ou 3 frayeurs dans les dépassements, nous arrivons à Pasto en avouant quand même que la route passait par des coins bien plus isolés que celle qui relie Peney-le-Jorat à Goumoens-le-Jux...Seul regret, des paysages qui auraient mérité d'être admirés plus longuement.

Notre réveil dans la ville de Pasto aura été plutôt brutal vu que deux agents du DAS (service d'imigration) veulent vérifier nos passeports. Nous les accompagnons au poste et en tant que gentils cyclistes suisses ils nous laissent repartir rapidement. La grande plaine qui séparait les deux cordillères s'est progressivement rapetissée pour faire place à un enchevêtrement de montagnes et de cols. L'altitude oscillant entre 1500 et 3000m, cela nous prépare bien a la topographie qu'on aura jusqu'à Quito (capitale de l'équateur).